1. Un rejet culturel : "C’est américain, donc…"

Il faut être honnête, la première raison pour laquelle beaucoup de Français n’aiment pas Halloween, c’est parce que c’est perçu comme une fête américaine. Il y a cette idée en France que tout ce qui est trop américain est un peu suspect, comme si on rejetait tout ce qui vient d’outre-Atlantique.

En gros, c’est vu comme une fête commerciale, une espèce de “marketing” géant où il faut absolument acheter des bonbons, des déguisements, et décorer sa maison avec des citrouilles en plastique. Et tu sais, en France, on aime bien critiquer tout ce qui sent trop la consommation de masse.

C’est d’ailleurs pour ça que certains préfèrent même la Toussaint à Halloween, qui est plus liée à la tradition, à la famille, et au recueillement. Ça n’a rien à voir avec le côté “fun” et exubérant de Halloween. On est un pays avec une culture plus réservée quand il s’agit de fêtes comme celle-ci. En France, on aime bien célébrer mais avec une certaine "retenue", tu vois ?

 

2. Une fête qui n'a pas de vraie histoire en France

Si on creuse un peu, Halloween n’a pas vraiment de racines culturelles en France. C’est une fête qui nous est arrivée un peu par surprise dans les années 90, quand les grandes marques et les films américains ont commencé à nous la vendre à coup de déguisements de sorcières et de bonbons. On l’a adoptée sans vraiment comprendre pourquoi, juste parce que c’était “cool” et que c’était partout à la télé.

Contrairement à Noël ou Pâques, qui ont des histoires et des traditions bien ancrées dans la culture française, Halloween est une importation. On ne connaît pas son origine celtique, on ne sait pas vraiment ce qu’elle célèbre. Du coup, ça crée un vrai fossé entre ceux qui s’y intéressent parce que c’est fun, et ceux qui la voient comme une fête étrangère, sans réelle signification.

Et puis, n’oublions pas que la période où Halloween est célébrée en France coïncide avec la Toussaint, une fête religieuse catholique où l’on commémore nos proches disparus. Donc, passer d’un moment de recueillement et de visite au cimetière à une fête bruyante avec des déguisements de fantômes, ça fait un peu bizarre pour beaucoup de familles françaises.

 

3. La fête des enfants, pas vraiment des adultes

Ce qui est marrant, c’est que même si Halloween est une fête pour tout le monde dans les pays anglo-saxons, en France, ça a souvent été perçu comme un truc réservé aux enfants. Le fameux “trick or treat” où les enfants vont taper aux portes pour demander des bonbons, ça n’a jamais vraiment pris ici. Déjà parce qu’on a ce côté très privé en France, où aller frapper chez les voisins pour demander quelque chose n’est pas vraiment dans notre culture.

Et même si les enfants adorent se déguiser, pour les adultes, c’est beaucoup moins évident. En France, on n’a pas cette tradition de se déguiser autant, sauf pour des occasions spécifiques comme le Carnaval. Alors, se déguiser en sorcière ou en zombie juste pour une soirée, ça n’a pas vraiment la même résonance.

Du coup, Halloween reste souvent cantonné aux plus petits, qui se retrouvent à faire des fêtes dans les écoles ou dans les centres commerciaux, pendant que les adultes, eux, ne voient pas vraiment l’intérêt.

 

4. Une fête commerciale, encore plus avec les marques

Il faut aussi parler du côté commercial d’Halloween. Comme je le disais au début, en France, on a une méfiance naturelle envers tout ce qui est vu comme "commercial". Les décorations en plastique, les bonbons en forme d’araignées, les déguisements vendus à des prix exorbitants… Ça renforce l’idée que Halloween est surtout une excuse pour faire de l’argent.

Et ça, les Français le voient bien. Les marques en profitent souvent pour surfer sur la vague, que ce soit dans les supermarchés avec des rayons entiers dédiés à Halloween, ou même à la télé avec des publicités qui tournent en boucle. Certains diront même qu’on ne sait pas si on célèbre vraiment quelque chose ou si on est juste en train d’acheter des produits qu’on n’utilisera qu’une fois par an.

Cette commercialisation fait qu’Halloween est perçue comme une fête superficielle, loin des valeurs plus traditionnelles qu’on peut avoir en France.

 

5. Et pourtant… ça change un peu

Mais tout n’est pas perdu pour Halloween en France ! Si on regarde de plus près, on voit que les mentalités évoluent. Depuis quelques années, surtout dans les grandes villes, Halloween devient de plus en plus populaire, notamment grâce aux réseaux sociaux.

Les influenceurs, par exemple, s’amusent à faire des vidéos et des photos de leurs costumes, et ça inspire beaucoup de jeunes. On voit de plus en plus de soirées à thème, où les gens se déguisent vraiment, parfois même de façon très créative. Il y a même des événements dans des bars ou des boîtes de nuit, où les adultes peuvent enfin s’amuser avec Halloween, sans avoir l’impression que c’est une fête réservée aux enfants.

Et puis, il y a aussi cette envie de s’ouvrir à d’autres cultures. Aujourd’hui, on voyage plus, on regarde des séries et des films américains, et on commence à comprendre qu’Halloween peut aussi être un moment de fun, de lâcher-prise, sans forcément y voir une menace pour notre identité culturelle.

 

6. Halloween : Une fête qui se cherche en France

Au final, Halloween est un peu en transition en France. Elle n’est pas encore complètement adoptée comme elle l’est aux États-Unis, mais elle n’est plus non plus totalement rejetée.

C’est une fête qui se cherche encore une place dans notre culture. Peut-être qu’elle deviendra, dans quelques années, un rendez-vous incontournable pour tout le monde, un peu comme Noël ou le Nouvel An. Ou peut-être qu’elle restera une fête un peu marginale, célébrée par une partie de la population, mais pas par tous.

Quoi qu’il en soit, je pense qu’il y a un vrai potentiel pour qu’Halloween devienne plus importante en France. Avec le temps, et si on lui donne un peu plus de sens – que ce soit par rapport à son histoire ou à sa symbolique – peut-être qu’on finira par vraiment l’adopter, mais à la française !